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Combien de Temps pour Guérir d'un Burn-Out



Vous avez été arrêté pour burn-out depuis quelque temps et vous trouvez que ça fait déjà long ? Vous pensez qu’il est temps de reprendre le travail ? Le syndrome d’épuisement professionnel (comme celui parental) n’est pas à prendre à la légère. Il ne s’agit pas seulement d’énergie cramée suite à une course folle. Le plus souvent, le stress est traumatique tant pour l’esprit que pour le corps.

Dans cet article, nous essayons de déterminer la durée d’une convalescence pour guérir d’un burn-out, avec les points clefs à détecter et les pièges à éviter.


La durée de convalescence en cas de burn-out

Tout d’abord, chaque situation est différente, car chaque personne a son histoire et ses sensibilités. Donc, annoncer une durée préconisée de convalescence pour guérir d’une telle affection c’est risquer des erreurs.

Pourtant, certains praticiens avancent qu’un arrêt maladie de 2 mois suffit à s’en remettre, à condition que le syndrome d’épuisement professionnel soit bien traité, précisent-ils. Durée avancée par Le Monde dans son très intéressante vidéo « Comment repérer le burn-out et y faire face ».

Alors, qu’en est-il de la durée utile à la guérison de ce syndrome ?

Comme nous vous le disons, cela dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels :

· la durée de la période de stress traumatique ;

· le « poids » du sentiment d’injustice ;

· celui de la surcharge de travail ;

· du manque de reconnaissance ;

· des problèmes avec les collègues et, surtout, la hiérarchie ;

· les ressources positives pour retrouver de l’énergie durant la période de stress ;

· la capacité de résilience de l’individu ;

· le cercle familial et amical ;

· la qualité du suivi médical et psychologique ;

· etc.

Mesurer la durée de la période de stress traumatique

Aussi bien certains professionnels de la santé que les victimes de burn-out avancent l’hypothèse suivante : le temps de récupération d’un épuisement professionnel est égale à la durée de la période de stress. Alors, de ce point de vue il devient intéressant de connaître cette période pour se donner une idée de temps de guérison.

Cependant, déterminer la date de début du stress traumatique générant le burn-out n’est pas donné à tout le monde. La difficulté est avant tout due à l’amoncellement des épisodes traumatiques, face à une incapacité grandissante de les affronter, qui mène à l’ensemble de symptômes caractéristiques de l’épuisement. Et ces épisodes perturbant peuvent très bien paraître anodins aux yeux de n’importe qui, même à ceux des victimes. Ce phénomène rend par conséquent la détermination du début du stress difficile.

Il y a cependant un temps marquant plus facilement détectable : celui où le mal être a brutalement augmenté. En revanche, si vous vous arrêtez seulement à cet instant clé, vous pouvez être amené à indiquer de façon erronée le début du problème. Alors qu’il a pu commencé plus tôt et ailleurs. L’appui d’un thérapeute psychologique devient dès lors précieux.

N’oubliez pas que l’être humain n’est en aucun cas une machine, et que votre capacité de conscience implique des complications psychologiques. Et comme on le sait, la psychologie n’est pas une science exacte car tellement complexe.

Le point de rupture qui mène au déclenchement du burn-out

Il est une chose sur laquelle nous pouvons être à peu près sûr, car partagés par la plupart des personnes atteintes de ce syndrome : le point de rupture. Ce moment où tout bascule pour de bon, où un arrêt de travail s’impose. (D’ailleurs, il aurait dû arriver avant pour éviter la surchauffe, mais passons.)

Le point de rupture peut prendre plusieurs formes :

· crise de panique ;

· impossibilité de se rendre au travail ;

· incapacité de remplir la moindre tâche ;

· impossibilité de sortir du lit ;

· effondrement subit du corps ;

· etc.

Le point commun que nous avons constaté à tous ces points de rupture est l’incapacité d’agir normalement. C’est-à-dire, se lever pour prendre son petit-déjeuner, prendre le téléphone pour appeler un client, démarrer la voiture pour se rendre au travail, ou tout simplement se relever quand on vient de s’effondrer sur le sol comme château de carte.

À partir de là, l’arrêt maladie s’impose naturellement et la convalescence commence.

La durée d’un arrêt maladie pour burn-out

Soyons clairs, il n’y a pas de durée officiellement préconisée ! Elle dépend de plusieurs facteurs, et votre médecin traitant est l’un d’eux. Nous avons pu constater que rares sont les médecins prescrivant de facto un arrêt initial de plus de quinze jours.

D’ailleurs, il est préférable de préciser : il arrive parfois qu’un professionnel de la santé ne comprenne pas encore les tenants et aboutissants du burn-out. De ce fait, il n’est pas impossible que le médecin rechigne à renouveler l’arrêt maladie arguant que ce n’est qu’un surmenage passager. Parlez-en avec lui et, au mieux, changez de médecin. Le surmenage existe, mais le burn-out aussi !

Dans le cas de syndrome de burn-out, l’arrêt maladie prolongé est réellement utile et doit être mis à profit pour vous.

Le rôle du médecin conseil dans le temps de guérison

Il est un docteur à ne pas oublier dans tout ce processus : le médecin conseil de l’Assurance Maladie ! Il arrive parfois que votre médecin généraliste cesse d’émettre un arrêt de travail, mais il arrive aussi que celui-ci soit stoppé par le médecin conseil.

Les raisons sont diverses, variées et souvent opaques. Que ce soit dû à une pression des caisses de l’Assurance Maladie, une méconnaissance du syndrome ou autre chose, le résultat est que votre guérison est mise à mal.

Si un tel cas devait survenir, nous vous conseillons de rencontrer la médecine du travail afin de trouver la meilleure voie de sortie possible pour vous.

Dans tous les cas, notez que votre situation n’est en aucun cas votre faute.

Ne vous blâmez pas !

Vous effondrer comme vous l’avez fait, ou votre connaissance, n’est en aucun cas un signe de faiblesse, de manque de force, de volonté ou de courage. Accepter cet état de fait est extrêmement important, même si cela peut prendre beaucoup de temps.

Un temps que vous pourrez raccourcir en étant suivi par des spécialistes.

Oubliez donc les phrases toutes faites du genre « je dois reprendre le travail ». Un jour, vous reprendrez le travail. Pour l’heure, vous devez vous reposer et prendre le temps de vous reconstruire.

Le temps de la reconstruction suite à un burn-out

La reconstruction a sa propre existence. Lui demander d’aller plus vite, c’est comme demander à notre corps de ne plus vieillir. En d’autres termes, il est inutile d’aller plus vite que son organisme. Notre corps nécessite du temps pour s’en remettre.

Encore aujourd’hui, nous avons du mal à cerner toutes les dimensions de cet état pathologique. Par exemple, des recherches indiquent que certaines hormones sont bouleversées en cas de syndrome d’épuisement. Et retrouver un équilibre hormonal réclame une durée certaine de récupération.

Cette reconstruction est donc plus souvent non visible que clairement apparente.

La personne atteinte de burn-out se sentira, à un moment donné, en pleine capacité physique cependant que « l’esprit » ne suit pas. Cet état est difficile à vivre, car on a alors l’impression de manquer de courage. Or, il y a des énergies et des forces en jeu dont on ne soupçonne pas toujours l’existence.


Vraiment, votre corps a besoin de s’en remettre en profondeur. C’est une période pouvant durer de quelques semaines à quelques mois : de 3 mois à 18 mois, ou 24 mois, ou plus. Car ce temps de guérison dépend d’une autre chose : la dépression. Ce mal est un autre piège à éviter, bien que ce soit plus facile à dire qu’à faire.

Il ne faut cependant pas confondre burn-out et dépression.

Le burn-out n’est pas une dépression

Mais le premier peut entraîner le second. Cela arrive plus souvent qu’on ne le voudrait, comme nous l’avons vu juste au-dessus.

Le burn-out dont il est question ici, celui connu depuis les années 60 aux États-Unis chez les soignants (R. Golembiewski et R. Munzenrider) n’est pas dû à un état dépressif. D’ailleurs, il n’est pas non plus simplement un épuisement dû à un trop plein de travail, comme le souligne l’Académie Française. La charge de travail en fait partie, certes, mais il est seulement l’un des facteurs multiples.

Si vous souhaitez savoir exactement ce qu’est le burn-out, lisez notre définition.

Concernant la dépression, elle peut malheureusement intervenir durant la convalescence si celle-ci est mal comprise et les soins inadéquats. Tomber dans la dépression, à la suite d’un burn-out, engendre automatiquement des difficultés dans la guérison, donc une plus grande durée.

La prise en charge psychologique est de ce fait hautement importante dès les premiers signes de burn-out.

Du temps pour soi

C’est sans aucun doute ce qu’il faut le plus retenir ici. N’écoutez pas votre voix, ou celle des autres, qui dit « mets-toi un coup de pied aux fesses et vas-y ! ». C’est le meilleur moyen pour allonger votre temps pour guérir d’un burn-out. Chaque jour vous progresserez, même au milieu des hauts et des bas. Cette affection fait partie d’un processus global. Celui-ci est amère, c’est sûr, mais vous y êtes, alors ne luttez pas et contentez-vous de fixer cette petite lueur qui vous mène vers la sortie.



Source photo: istockphoto.com

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